Les années 90 et 2000 auront été marquées par l’éclosion des technologies liées à l’apparition d’Internet et du Mobile. Ces deux technologies sont comparables dans leur impact sur la société à ce qu’avait été la machine à vapeur et la métallurgie au milieu du XIXem siècle, ou l’électricité et le pétrole, moteur de la 2nd révolution industrielle au début du XXem siècle. Des pans entiers de l’économie ont été transformés et ont pu se développer dans de nouvelles voies grâce aux nouvelles applications apparues grâce au web et aux réseaux mobiles.

Si cette IIIem révolution industrielle est évidemment encore en cours d’expansion à travers le monde, une nouvelle lame de fonds est actuellement en préparation et modifiera le paysage économiques dans les années à venir : l’Internet des Objets (IoT, Internet Of Things), qui s’appuie sur ce qu’auparavant il était commun d’appeler le M2M, pour Machine-to-Machine, lorsque nous ne sommes plus dans la communication interpersonnelle mais dans la communication autonome de machine à machine.

L’Internet des objets touche à des secteurs extrêmement variés, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’habitat (domotique), de la logistique, de la sécurité, de l’environnement ou encore dans le commerce. Le sujet prend de plus en plus d’envergure depuis que l’ensemble de l’écosystème favorisant son éclosion est devenu mature. En effet, du chemin a été parcouru depuis 2005 et l’apparition du premier objet communiquant commercialisé, le fameux Nabaztag, le lapin intelligent de la société française Violet, capable de changer de couleur selon les prévisions météo ou de lire à haute-voix des emails. Des technologies essentielles à l’envol de l’Internet des Objets, tels que le Big Data (capacité à gérer et traiter des quantités massives de données provenant des capteurs placés sur les objets communicants), ou des applications web dédiées à l’administration et au monitoring des objets connectés, mais évidemment également aux réseaux radio et mobiles permettant le transport des signaux émis par les différents matériels connectés.

Les opérateurs télécom d’entreprise sont actuellement en pleine émulation pour développer les réseaux qui permettront de gérer les quelques 40 à 70 milliards d’objets connectés (appareils médicaux, containers, systèmes énergétiques, machines mobiles, capteurs d’ouverture, capteurs de fumées, …). Plusieurs technologies dont l’objet de paris de la part des opérateurs. Bouygues Télécom et Orange se sont engagés dans la voie de la technologie LoRa, constellations de multitudes de réseaux radio locaux, SFR a lui pris la voie de la technologie développé par l’ambitieux opérateur midi-pyrénéens Sigfox, qui a déployé ses antennes en France et dans 13 pays, en s’appuyant sur des bandes fréquences très bas débit, économe en énergie.

Cependant, tous les acteurs du marché sont en attente de la véritable technologie réseau pérenne, qui sera déployé en national sur l’ensemble des antennes des réseaux mobiles de opérateurs : le NB-IoT, pour NarrowBand Internet Of Things,  évolution souple et légère à intégrer sur les réseaux existants. Cette technologie est actuellement en cours de standardisation mondiale dans le cadre des pourparlers internationaux sur les normes du futur réseau 5G, sur lequel les équipementiers (Nokia, Huawei, Ericsson entre autre) s’activent dès aujourd’hui pour la décennie 2020, qui verra les usages exploser en France comme dans le monde entier.

Les TPE, PME, ETI ou Grands Entreprises seront les premiers gagnants de ces nouveaux usages. Et la créativité à cet égard est sans borne : grâce à l’internet des objets les entreprises vont pouvoir bénéficier d’informations traitées, analysées et de recommandations automatiques pour gérer leurs flottes de voitures, leurs outils de production, leurs serveurs informatiques, … les objets vont pouvoir détecter automatiquement les pannes, passer automatiquement des commandes d’interventions de maintenance sur site ou encore générer des alertes automatiques en cas d’utilisation abusives de la flotte automobile.

Ces applications de demain ne seront pas l’apanage des grandes entreprises. Les TPE et les PME seront au contraire les principales utilisatrices de ces nouvelles technologies. J’étais dernièrement au salon Mobile World Congress de Barcelone, grand-messe mondiale des nouvelles technologies de l’Internet et de la Mobilité. L’Internet des Objets y était grandement mis à l’honneur. J’ai fait la rencontre de Miguel Castillo, créateur de la start-up CARRIOTS. Cette start-up est un éditeur de logiciels d’administration d’objets connectés et de monitoring des signaux remontés par ces mêmes matériels. Parmi ses nombreuses application, une application designée et pensée pour les débits de boisson, permet l’implémentation de capteurs sur les tireuses à bière. Ces capteurs alertent automatiquement le gérant du café ou du bar en cas de surchauffe de la tireuse, ou en cas de trop plein de mousse dans la bière. De même des commandes sont envoyées directement chez le brasseur en cas de stock trop faible ou des emails intégrant des recommandations de prévisions de commande (fonction de l’analyse passée des consommations de bières) sont envoyés périodiquement. Ainsi le gérant du débit de boisson gagne en réactivité, propose une bière à bonne température, ne se trouve jamais en rupture de stock et passe des commandes adaptées aux attentes de ses clients. Bref il gagne en efficacité et en productivité pour des coûts d’abonnement relativement modeste au regarde des économies générées.

Tous les secteurs de l’économie seront donc impactées par l’arrivée de ces nouvelles technologies, qui vont se démocratiser aussi bien auprès du grand public que des entreprises, et les précurseurs en la matière auront un train d’avance sur leurs concurrents et gagneront en efficacité dans la gestion de leur business, qu’ils soient commerçants, professions libérales, dans le domaine de la santé, de l’immobilier, du commerce ou encore de la logistique.

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